En l’air: l’impact de la poussière sur l’environnement

Dans certaines situations, il est très évident que la poussière et les particules sont problématiques. Si vous percez, coupez ou meulez à l’intérieur, de la poussière visible s’accumule souvent dans l’atmosphère. Vous n’avez pas besoin d’être un expert pour comprendre qu’il existe un risque pour la santé humaine dans ces cas.

La poussière extraite ou produite à l’extérieur, en revanche, semble souvent moins menaçante. Lorsque la poussière et les particules se dissipent dans l’air, il est tentant de penser qu’il est peu probable qu’elles causent des dommages importants. Malheureusement, il s’agit d’une compréhension profondément erronée et les dommages causés par la poussière dans l’environnement au sens large peuvent être graves.

La poussière dans l’environnement contribue à la pollution de l’air et a un impact direct sur le bien-être des humains et des animaux. Dans l’ensemble, les transports sont le plus grand contributeur à la pollution de l’air, mais en ce qui concerne les particules en suspension dans l’air plus grosses, l’industrie de la construction est un émetteur majeur – une étude de 2022 a montré que la construction était responsable de 30% de la pollution PM10 (particules inférieures à 10 µm) à Londres. (1) La pollution de l’air de ce type contribue à une gamme de maladies respiratoires et cardiovasculaires – les symptômes spécifiques varient selon la composition des particules – et les enfants, les personnes âgées et les personnes ayant des problèmes de santé sont les plus vulnérables.

La poussière a également un impact sur la végétation, à la fois physiquement et chimiquement. Lorsque la poussière se dépose, elle le fait souvent sur les arbres, les plantes et les cultures. Cette sédimentation peut limiter les processus naturels des plantes : photosynthèse, respiration et transpiration. Il bloque la lumière du soleil et entrave le mouvement des gaz et de l’eau, ce qui finit par nuire à la croissance des plantes et au rendement des cultures.

Ce type d’impact physique est normalement limité à des zones relativement proches de l’endroit où la poussière est libérée, mais les impacts chimiques peuvent avoir une empreinte beaucoup plus large. Lorsque des particules en suspension dans l’air pénètrent dans l’environnement, des modifications de la chimie du sol et de l’eau se produisent. La nature spécifique de cet impact dépend du type de poussière, bien sûr, mais l’acidité de l’eau et la chimie du sol sont souvent affectées. Ceci, à son tour, peut avoir des répercussions sur des écosystèmes entiers, entraînant la perte de la vie végétale et animale.

Comme pour de nombreux problèmes environnementaux, le caractère indirect de ces processus peut les rendre difficiles à résoudre. Lorsque la poussière est produite dans un environnement intérieur, la frontière entre la cause et l’effet est assez claire. Cependant, lorsque la poussière et les particules sont libérées dans l’environnement au sens large, elles contribuent à un ensemble de processus plus vaste et plus complexe, ce qui rend plus difficile l’attribution de la responsabilité. Néanmoins, il nous incombe à tous de prendre la responsabilité de réduire les polluants que nous rejetons dans l’environnement, et la poussière ne fait pas exception.

(1). Centre for Low Emission Construction (2022). Air quality and emissions in construction. Imperial College London. https://urbanhealth.org.uk/wp-content/uploads/2022/09/IOUH-CLEC-Report_v08_FINAL.pdf